Sur les 12 derniers mois, le terme « intelligence artificielle » a été cité plus de 2 millions de fois sur le web, les médias et les réseaux sociaux, tandis que Les Échos ont multiplié par dix le nombre de sujets dédiés à cette thématique, passant de 150 à 1500 articles. D’abord une technologie en plein développement, l’intelligence artificielle est devenue un buzzword utilisé par les marques pour émerger en communication… avec plus ou moins de succès. Étude de cas avec Facebook et IBM.

Intelligence artificielle : un fort vecteur de communication

Environ 45 000 contenus concernant l’intelligence artificielle sont postés chaque semaine sur le web. En tout, c’est 2,3 millions de contenus publics qui traitent de cette thématique à travers les réseaux sociaux, les médias ou les utilisateurs, faisant de l’intelligence artificielle un sujet plus fort et plus porteur que le Brexit.

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Source : Étude Talkwalker

 

Le deuxième constat donne des indications sur les moments propices à la communication sur l’intelligence artificielle : il y a des temps forts, comme le salon VivaTech ou l’annonce d’Emmanuel Macron d’un investissement d’1,5 milliards d’euros pour la recherche sur l’IA, et des temps faibles comme les vacances d’été et de Noël moins favorables pour émerger sur cette thématique.

Ainsi, l’intelligence artificielle est un vecteur de communication que des marques et secteurs très divers s’approprient : une startup dans la santé crée une IA capable de détecter un patient souffrant de la maladie d’Alzheimer avant les médecins, des entreprises dressent le portrait de l’usine du futur dopée à l’IA… Les exemples sont nombreux, les secteurs aussi : l’intelligence artificielle est un sujet transverse que tout le monde – ou presque – peut s’approprier.

Case Study : IBM vs Facebook, le bon et le mauvais élève

IBM domine le marché avec 60 % de parts de voix sur l’intelligence artificielle. Sa légitimité vient de plusieurs annonces « produit » et d’un vaste plan d’investissement, soutenus par un projet novateur : un débat entre une IA et un spécialiste de l’éducation sur un sujet complexe. La première a plus de chiffres et de data à son arc, le second a l’apanage du facteur humain et de l’émotion. Sans surprise, c’est l’humain qui convainc davantage par son intelligence et l’utilisation des codes d’une communication sociétale qu’il a auparavant acquis.

Facebook, en revanche, a moins de parts de voix sur l’intelligence artificielle (33 %), mais concentre deux fois plus de contenus négatifs : moins légitime, le réseau social de Marc Zuckerberg subit son influence malgré un plan de communication similaire à celui d’IBM, comprenant des annonces d’investissement pour de la R&D sur l’intelligence artificielle.

Néanmoins, la différence majeure entre les deux entreprises est que Facebook développe l’IA pour son propre bénéfice, tandis qu’IBM fonde sa communication sur les qualités de l’IA à faire progresser la société. Le succès d’IBM repose donc sur la scénarisation de sa communication, notamment autour de son projet de débat qui lui offre une forte visibilité. D’emblée, LCI reprend l’événement et transforme le sujet : « l’intelligence artificielle va-t-elle remplacer les politiciens ? ». On rentre alors dans la sphère de linfluence : IBM occupe l’espace médiatique et cannibalise la concurrence.

Intelligence artificielle & YouTubeurs : incompatibles ?

Les contenus concernant l’intelligence artificielle connaissent un fort taux de viralité, mais sont en grande partie des partages d’articles ou d’émissions télé / radio abordant le sujet. Si les médias (web, print, broadcast) restent une cible prioritaire pour émerger sur l’IA, ils ne sont pas les seuls Key Opinion Leaders : les YouTubeurs, pas forcément experts sur le sujet mais néanmoins légitimes sur un large spectre de thèmes, sont un relai de démocratisation crucial.

C’est notamment le cas de Squeezie, que l’on ne présente plus : un seul tweet sur l’intelligence artificielle connaît plus de visibilité et d’engagement que celui d’Emmanuel Macron annonçant le plan d’investissement de la France sur l’IA. Est-ce l’acteur le plus légitime pour aborder ce sujet ? Pas nécessairement… Mais c’est en tout cas celui qui offre le plus de visibilité à l’IA, et qui touche en prime une génération plus jeune pour démocratiser l’intelligence artificielle et étendre son influence à grande échelle.

 

L’intelligence artificielle a connu une forte poussée sur le web en seulement un an, et cela n’est pas prêt de s’arrêter. Avec des technologies qui progressent toujours plus vite et des entreprises qui cherchent à acquérir de plus en plus d’insights pour étoffer leurs prises de décisions stratégiques, l’IA s’inscrit d’emblée comme étant un buzzword qui marquera l’année.
Communiquer sur ce thème constitue un fort vecteur de visibilité… Si la communication est maîtrisée. Pour une stratégie efficace, se doter d’outils d’analyse est essentiel pour dégager les bonnes pratiques à mettre en œuvre.