La Covid-19 aura-t-elle aussi joué un rôle d’accélérateur RSE pour les marques et les institutions ? Cette crise aura-t-elle, comme d’autres avant elle, révélé les entreprises en leur donnant l’opportunité de saisir le sens profond de leur raison d’être ? Retour sur les témoignages d’Anne-Stéphanie Pierry, Directrice de la communication de Butagaz, d’Isabelle Dupré, Directrice marketing et communication de Fipark et d’Olivier Cessot, Directeur de la Communication du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis.
En l’espace de quelques mois, les cadres traditionnels de la communication ont été sévèrement chahutés. Derrière la sidération du premier confinement, les marques ainsi que les institutions se sont rapidement organisées. Non pas sans douleur. Passée cette étape où le digital et le distanciel sont devenus rois, des enjeux plus profonds ont commencé à apparaître. Comment communiquer et surtout pourquoi communiquer ? Certains qualifient les périodes de crise de parenthèse magiques qui permettent de se recentrer sur les fondamentaux. Nous avons donné la parole à trois responsables communication qui partagent avec nous la manière dont la Covid-19 a fait bouger les lignes au sein de leur activité.
Isabelle Dupré, Directrice marketing et communication Groupe Fipark
Traverser une période instable et se donner les bonnes armes pour préparer la reprise
Du point de vue business ces derniers mois nous ont imposé un rythme de type yo-yo. Nous étions avant la première pandémie en ordre de marche pour engager le renforcement de nos outils digitaux. En mars 2020 nous lancions une consultation mais personne n’aurait imaginé avoir des mois de ralentissement. Nous avons du avancer vite et même si l’ensemble de nos équipes étaient sur le pont nous étions tributaires de variations business fortes.
Ainsi, les périodes de confinement ont considérablement ralenti nos acquisitions sur 2020, ce qui a eu une conséquence sur notre offre à la vente début 2021. Désormais la croissance repart, il va être nécessaire de suivre le rythme et de ne pas rater le coche, ce qui est extrêmement positif mais qui reste un véritable challenge. Indépendamment de ce contexte, notre facteur de confiance pour construire des plans de communication reste fort. Nous nous sommes préparés avec notamment une automatisation de nos process tel que l’amélioration de notre CRM, des audits digitaux de nos outils et un renfort de notre présence digitale afin de préparer le second semestre 2021. Le scaling-up passe notamment par une préparation en amont.
Isabelle Dupré
La pandémie a aussi permis de jouer la carte de la diversification
La pandémie n’a pas eu qu’un rôle d’accélérateur. Nous avons décidé pendant ces mois de crise de penser en dehors des cadres que nous nous étions fixés initialement ce qui nous a permis de nous engager dans la diversification de notre portefeuille de leviers digitaux. Cette diversification est une bonne chose. Désormais nous avons des indicateurs de performance et des points de comparaison plus nombreux. Le résultat est très positif, sur certains secteurs de notre business, nos prospects ont été multipliés par 4 sur la période concernée.
Olivier Cessot, Directeur de la Communication du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis.
La pandémie a clairement été un contexte pesant
Il est encore difficile de parler de monde d’après. Je trouve cette question moins évidente à envisager aujourd’hui que lors du premier confinement. Au printemps 2020, nous avions en effet adopté un plan de continuité qui nous donnait un cadre managérial et organisationnel stable. Le second confinement fut plus complexe, plus incertain, plus pesant. Nous ne savions pas réellement où nous allions en termes d’agenda. Si aujourd’hui les choses semblent s’éclaircir, rien n’est certain sur les prochains mois. Il faut avancer pas à pas.
Olivier Cessot
L’avènement du sens
La crise de la Covid-19 a eu un effet de révélateur et d’accélérateur sur des sujets de fond.
Les enjeux de solidarité et de proximité sont désormais au cœur de notre communication. Il y a plusieurs années, nous hésitions à prendre la parole sur ces thèmes. Non pas que nous ne les traitions pas mais nous avancions avec prudence et les discours étaient parfois trop techniques au dépens de l’humain. Cette pandémie a fait bouger les lignes. En l’espace de quelques mois, le département s’est mobilisé pour être au plus près des publics. Personnels de santé, associations, personnes en difficulté, troisième âge… nous avons tous fait corps pour donner le maximum. La solidarité et la proximité sont devenues des valeurs clés, des incontournables qui tisseront la trame des prochaines années. La Seine Saint-Denis est un territoire qui se bat, qui mène des actions. Cette capacité à faire émerger des solutions et des actions innovantes est un point sur lequel nous avons clairement progressé.
Anne-Stéphanie Pierry, Directrice de la communication de Butagaz.
Nous avons conforté nos convictions…
La période que nous venons de traverser n’a pas changé notre discours. Elle a accéléré l’existant et a conforté nos convictions. Au plus fort de la crise, une des priorités numéro un de Butagaz a été de prendre soin de nos collaborateurs et de rassurer nos clients sur le fait que nous étions toujours présents pour assurer la continuité de notre service. La notion de proximité est devenue centrale. Nous avons également consolidé nos acquis notamment sur le plan RSE. C’est d’ailleurs pendant cette pandémie que nous avons lancée la Fondation Groupe Butagaz. Celle-ci est là pour donner les moyens aux Français de prendre en main leur transition énergétique et pour lutter contre la précarité énergétique. La crise a finalement été une formidable opportunité pour faire avancer des sujets qui auraient mis plus de temps à s’installer en temps normal.
Anne-Stéphanie Pierry.
Et fait émerger nos différences.
Les crises sont paradoxalement des périodes complexes ainsi que de merveilleuses opportunités pour se concentrer sur ses fondamentaux et faire émerger ses différences. Nous ne devons jamais perdre de vue la raison profonde de toute communication, à savoir répondre à des questions clés : à quoi servons-nous ? Quelle est notre raison d’être ? Qu’allons-nous apporter ? Pour Butagaz, l’humain est un élément central de notre communication.